Bernard Tapie revient en politique. Info ou intox ? Cela fait un sacré bout de temps qu’il est sur les planches et revient de temps à autre nous faire un petit « coucou ». Pour ceux qui l’auraient oublié (ou qui n’étaient pas nés), rappelons que personnalité médiatique fort populaire et générateur d’audience dans les années 1980, il fut nommé « homme de l’année » en 1984. Adulé des jeunes, il était également le 2e chouchou de ces dames (après Alain Delon, quand même !).

Alors, pourquoi malgré tous ses efforts, Micberth ne fut-il jamais sensible à l’aura tapienne ? Il l’explique dans son édito de « La Lettre » n° 7 (journal pamphlétaire paru en avril 1985) :

Tapie se rit

« Pourquoi Bernard Tapie me laisse-t-il un malaise ? Impossible à dire. Il est beau bien que constamment défiguré par des tics nerveux ; intelligent, car le seul industriel français à ne pas se contenter de regarder les images des illustrés mais à lire aussi la calligraphie des phylactères sans s’aider nécessairement du gras du pouce pour ânonner les syllabes ; riche, très riche, il fait tout pour que cela se sache et pourquoi pas ?

« Je déteste plus que tout la laideur, la bêtise et la pauvreté. La beauté des autres m’illumine, leur intelligence me comble et leur fortune me réjouit. J’ai ce travers de n’avoir jamais éprouvé la moindre jalousie pour celui que le destin a particulièrement choyé. Ma simple philosophie me conduit à penser que si tous les hommes étaient pourvus, le cloaque de ce bas monde aurait plutôt tendance à s’assainir.

« Regarder en bas comme le penseur Jésus me donne le vertige : la pensée vole, la merde tombe.

« La fortune de Tapie me paraît de l’esbroufe, son esprit, prisonnier d’un silo en béton armé et sa beauté m’évoque le catalogue de La Redoute ou des Trois Suisses, rayon slips messieurs. Du look oui, mais du charisme, point. Il y a du vulgaire en lui. Il s’illustre par cet aphorisme tiré de Directions to servants de Jonathan Swift : « L’ambition souvent fait accepter les fonctions les plus basses : c’est ainsi que l’on grimpe dans la même posture que l’on rampe. » Fermez le ban !

 Pensez-y lorsque vous feuilleterez les catalogues en question... 

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