Bergeron1.jpgAndré Bergeron, grand syndicaliste s’il en fut, secrétaire général de F.O. de 1963 à 1987, s’est éteint ce 20 septembre 2014, à l’âge de 92 ans. A la question posée par Laurent Benayoun pour La Dépêche du Midi : « Qu’aimeriez-vous qu’on retienne de vous après votre mort ? », il répondit : « J’aimerais qu’on dise que j’étais un homme sincère et honnête. Je n’ai jamais trompé les gens dont je défendais les intérêts. »

Ce fut certainement l’impression qu’il laissa à M.-G. Micberth qui évoqua souvent sa rencontre inopinée avec ce personnage qu’il appréciait. Il relata cette entrevue dans un billet publié au début des années 1980. « Deux heures en compagnie d’un homme, dans un compartiment de première, ne permettent certes pas de le connaître bien. Mais je me pique d’être bon psychologue. Il y a quelques années, entre Austerlitz et Blois, j’ai eu le plaisir d’observer longuement le leader de Force ouvrière et de converser (peu) avec lui. J’ai été frappé par la qualité de cet homme, par son exquise courtoisie et par le rayonnement de son intelligence. La TV et les journaux m’avaient donné de lui une image falote, presque butorde, tant la démagogie me pue au nez. Bref, Bergeron, pour moi, représentait le Français moyen, frileux, raisonnable jusqu’à la nullité. En l’écoutant l’autre jour, conspuer les communistes, je me disais : « Voilà un adversaire que je respecte ! » C’est si rare, que je me regarde depuis avec une franche méfiance. » (Micberth in Révolution droitiste n° 11, mars-avril 1982)

Peut-être feront-ils un nouveau voyage ensemble dans un train ?