La Bnf nous fait l’immense honneur et bonheur de mettre « Regards » en lien sur sa notice d’autorité concernant Micberth, Michel-Georges. Je ne peux réprimer un sourire (malsain, je l’avoue), en constatant que le titre de la Tribune libre d’icelui, diffusée le 8 avril 1982, a été simplifié pour paraître convenable. De « Prout, caca, boudin ou l’Etat socialo-communiste », titre réel de l'allocution télévisée annoncée par la presse nationale frraaan-çaise (quotidiens, journaux télé) à l'époque, nous sommes timidement et officiellement passés à « L’Etat socialo-communiste » dans la notice de la Bnf. Quant à l’INA, il a purement et simplement viré l’enregistrement. Perdu ! A p’us ! Jamais entendu ! Jamais vu !

Pourtant, je ne résiste pas au plaisir d’extraire une citation de ce pamphlet micberthien, juste comme ça : « L’avenir est mortifère. Une minorité d’élucubrateurs, de doux rêveurs, conduite par des salopards, met en coupe réglée notre pays. Car ne nous y trompons pas. Le socialiste n’est pas un méchant garçon. C’est une manière de poète, une tendre évanescence, un impondérable, un ectoplasme ou un leurre. Il croit que le monde est bon et qu’il suffit de tirer les oreilles aux vilains profiteurs pour que ceux-ci, touchés par la grâce, acceptent de tomber à genoux devant l’autel de la convivialité. Le socialiste, dans sa grande candeur, croit à l’égalité. Il croit en un peuple grisé de rires et de chants, confortablement assisté de la naissance jusqu’à la mort. Le premier jour du nirvâna, ce naïf viendra couvrir de pétales de fleurs gras de baisers le crâne nimbé de M. Jean Daniel, chantre tutélaire de la sociale épanouie. Credo quia absurdus sum. »

(A Lire et relire dans Petite Somme contre les gentils, 1995, qui regroupe les allocutions télévisées de Micberth de 1976 à 1982)