Pourtant, je ne résiste pas au plaisir d’extraire une citation de ce pamphlet micberthien, juste comme ça : « L’avenir est mortifère. Une minorité d’élucubrateurs, de doux rêveurs, conduite par des salopards, met en coupe réglée notre pays. Car ne nous y trompons pas. Le socialiste n’est pas un méchant garçon. C’est une manière de poète, une tendre évanescence, un impondérable, un ectoplasme ou un leurre. Il croit que le monde est bon et qu’il suffit de tirer les oreilles aux vilains profiteurs pour que ceux-ci, touchés par la grâce, acceptent de tomber à genoux devant l’autel de la convivialité. Le socialiste, dans sa grande candeur, croit à l’égalité. Il croit en un peuple grisé de rires et de chants, confortablement assisté de la naissance jusqu’à la mort. Le premier jour du nirvâna, ce naïf viendra couvrir de pétales de fleurs gras de baisers le crâne nimbé de M. Jean Daniel, chantre tutélaire de la sociale épanouie. Credo quia absurdus sum. »
(A Lire et relire dans Petite Somme contre les gentils, 1995, qui regroupe les allocutions télévisées de Micberth de 1976 à 1982)