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« Le dico de Pierre est jubilatoire. Dans les années 90, il y avait le Dag’Naud (première édition exclusivement), demain on dira le « Chalmin » qui deviendra un nom commun. Les compilateurs sont de jeunes stagiaires incultes qu’on charge d’un travail littéraire comme on charge une mule ; on y adjoint une plume, une notoriété qui relit les choix de ses jeunes collègues d’un derrière distrait et un dico de plus sort dans le monde déjà chargé de l’édition. Ici, on a un authentique écrivain qui nous fait avec ces milliers d’entrées originales, un travail remarquable. Bravo Pierre et mille mercis. Brami (éditeur de L’Editeur) est un en(censuré) de première, couille you(censuré) à gauche, couille mag(censuré) à droite, autoproclamé expert-célinien. Il aurait sucré selon Pierre une grande partie de mes textes me laissant la portion congrue de ce magnifique ouvrage. J’allais le confondre avec Serge Bramly, l’ex de Bettina Reims qui fut aussi , à la fin des années 80 le ramo(censuré) de l’actrice Ann-Gisèle Glass (« Blandine l’insoumise », FR3, « La Tentation d’Isabelle » de Doillon, etc.), meilleure amie de ma seconde femme. Je vieillis nom de Dieu, je vieillis ! Du coup, de rage, j'ai commandé six dicos au Brami. On va le pourrir d'argent, qu'il crè(censuré) dans sa graisse. » (Micberth, chronique sur Facebook, 24 septembre 2010)

 Le « Chalmin » eut l’heur de paraître dans Le Livre de poche deux ans plus tard, mais les six exemplaires commandés dans la première édition ne furent jamais livrés.

 Micberth aimait beaucoup l’écriture de Pierre Chalmin dont il publia un recueil de nouvelles intitulé : « Perdu en mer ». Pour la petite histoire, il est vrai que Pierre dut se battre comme un beau diable avec son éditeur qui ne conserva que 3 citations sur celles que nous lui avions proposées. Les voici en totalité :

 Micberth injurie

BONAPARTE (Napoléon)

La plus détestable fripouille de l’histoire de France, une honte absolue pour le pays de Montaigne, Rabelais, Bloy et moi-même. A Sainte-Hélène, il ne pouvait plus s’asseoir aux toilettes sans que les matières contenues dans la fosse lui remontassent spontanément dans le derrière. Une abjection !

Micberth (In L’Echo des savanes, 1985)

CAVANNA (François)*

Cavanna, je t’accuse d’être un menteur, un faussaire, un salaud. J’affirme que tu exploites à des fins lucratives et personnelles l’espoir que des centaines de milliers d’êtres humains mettent en toi. J’affirme qu’il est impossible dans la société actuelle de faire vivre un journal national sans se compromettre d’une façon ou d’une autre. J’affirme que tu es lâche et vil car tu présentes chaque semaine un idéal que tu es incapable de respecter toi-même.

Micberth (In Actual-Hebdo, 1973)

DEFFERRE (Gaston)

Un jean-foutre sénile, malsain et cruel, fanfaron et lâche, gluant de sottise, dont la philosophie de marchande de violettes est tressée de ficelles tellement grosses et navrantes qu’on reste anéanti par tant de misérable bassesse.

Micberth (In L’Echo des savanes, 1985)

GAINSBOURG (Serge)

Gainsbourg, c’est vraiment le minable revanchard, le petit youtre honteux de ses origines (pourquoi ?), le nain qui, en marchant dans un caca de chien, a la sensation enthousiaste d’écraser une montagne.

Micberth (In La Lettre de Micberth, 1984)

GANDHI (Indira)

Crasse entre toutes les crasses qui gouvernèrent dans le monde, Indira fut la plus calculatrice, la plus vénale, la plus sordide.

Micberth (La Lettre)

IGLESIAS (Julio)

Lui au moins n’a pas vraiment l’air d’un pédé et n’a du phoque que le cheveu rare sur les magnifiques tempes de sa jolie tête d’intellectuel de la chanson grasse.

Micberth (La Lettre)

J’aime Iglesias parce qu’il a su, mieux que personne, imposer son caca vocal, comme une religion planétaire et surtout parfaitement le vendre. L’incendie planétaire des culs à éteindre est un créneau comme un autre. Le fléau est universel.

Micberth (In L’Echo des savanes, 1985)

LEVY (Bernard-Henri)

Bernard-Henri Lévy a des haines, oui, mais des « idées », point. Il tremble de berlue car partout il croit voir renaître, surtout dans l’anodin, l’hydre pouacreuse du fascisme et du nazisme. Même chez le turbulent Nabe qu’il traite dans L’Evénement du jeudi d’ « écrivaillon nazi ».

Micberth (La Lettre)

MINKOWSKI (Alexandre)

Epouvante ! Le vieux mégalo Alexandre Minkowski a investi les médias. Ce faux-cul qui se prend pour un pamphlétaire et pire, pour un impertinent, éructe ses balourdises avec la désinvolture tranquille du hâbleur majestueux et impuni.

Micberth (La Lettre)

MITTERRAND (François)*

J’ai honte de son physique de prélat pervers ou de gluant florentin, de ses manières onctueuses de sodomite incontinent, de sa posture de potiche peinturlurée ou de momie enclose derrière une vitrine sale, de sa dialectique qui évoque les momeries d’un tribun de sous-préfecture, de toute la détestable médiocrité qui se dégage de son image télévisée et qui fait penser au « parrain » d’une quelconque association de malfaiteurs. On aura compris que je n’aime pas M. Mitterrand.

Micberth (Petite Somme contre les gentils)

PICCOLI (Michel)

Sex-symbol pour garde-barrières, ex-petit ramoneur de la péripatéticienne communiste de la chanson.

Micberth (In L’Echo des savanes, 1985)

POMPIDOU (Georges)

Il est gros, il sent mauvais, il est bouffi, il est sénile et partiellement aphasique, il est taché comme une vieille pomme tombée à terre et visitée par des vers voraces, il quitte difficilement son fauteuil pour pisser le coup en songeant à la chère France, il souffre d’artérite cérébrale et gagâte.

Micberth (Les Vociférations d’un ange bariolé)

ROYER (Jean)

Royer, c’est un Hitler raté avec la petite moustache en moins, une façade hypnotisante qui cache un désarroi de grand malade, c’est le bon à lape catalyseur de détresses. Il sait parfaitement exploiter les situations. C’est enfin et surtout un électoraliste démagogue.

Micberth (In Actual-Hebdo, 1973)

Un petit malade répugnant, serré sur ses hémorroïdes.

Micberth (Le Crapouillot, Dictionnaire des injures politiques)

SARTRE (Jean-Paul)*

Torve de regard, collabo pendant la guerre, épurateur à la Libération, ténia dans un bocal pour Céline. A eu bien raison d’avoir toujours tort.

Micberth injurié

Démolir quelqu’un par allusions est un peu trop commode, non ? J’attends donc la publication intégrale de ma lettre ainsi que votre réponse. Je vous signale en passant que c’est mon droit le plus strict et que je n’ai pas l’intention de m’en priver. Ceci dit, et de toute façon, je vous emmerde.

Cavanna (In Actual-Hebdo, 1973)

Reçu la feuille pamphlétaire de la Nouvelle Droite française, La Lettre de Micberth, et le dossier de presse de ce parti. Il s’agit d’un groupe souterrain mené par un certain Michel-Georges Micberth, pape mégalomane du néo-droitisme pur et dur. 

Marc-Edouard Nabe (Journal intime I, Nabe’s dream)

Mais Micberth n’est pas un écrivain, il fait de la « littérature » : c’est toute la différence. Pour moi, la solitude, l’indépendance coulent de source avec mon écriture. Micberth est un meneur d’hommes sans hommes qui racole bruyamment.

Marc-Edouard Nabe (Journal intime I, Nabe’s dream)

* Les citations retenues par l’éditeur sont marquées d’un astérisque.