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« Depuis Pie VII plus un pape ne croit en Dieu. L'évêque de Rome est devenu métaphysicien (pour ne choquer personne), et moi, grâce à « phynance » : auditeur au Collège de 'Pataphysique. Par la Grande Gidouille : merdre ! Jacques et moi, sommes heureux... » (Micberth sur Facebook, 14 mars 2013)

 Eh oui, ultime clin d’oeil, peu de temps avant son départ, Micberth était admis comme auditeur au Collège de ‘Pataphysique (le 9 pédale 140 F.P. très exactement). Il montrait avec fierté et malice une carte qu’il était invité à porter sur lui « de jour comme de nuit ». Quant au titre d’auditeur, il était encouragé à le mentionner « avec honneur sur les cartes de visite ou divers faire-part et dans toutes les circonstances de la vie privée et publique ». Et comme l’affirmait Alfred Jarry : « La ‘Pataphysique est la science », le collège étant une société de recherches savantes et inutiles.

 A propos de Jarry, Micberth écrit : « Je pense à la bobine de Rémy de Gourmont, s’il avait pu, comme moi, consulter à la lettre J, Jarry Alfred, la Nouvelle Encyclopédie Larousse en 20 volumes.

« Lui qui, légitimement, pouvait se regarder comme l’un des plus grands littérateurs du début de ce siècle, n’aurait pas manqué d’éprouver quelque dépit en feuilletant le monstre qui sème à tout vent. C’est vrai que la postérité a privilégié les délires ubuesques aux dépens des gourmonteries, mais fallait-il réduire ainsi Gourmont, ce bon Valette et même Rachilde aux figurations in partibus ?

« Le poivrot de Rennes, le givré de l’absinthe, un tantinet pompeur d’oeuvres, qui avait choisi pour couvrir ses excès cette belle devise « Aut numquam tentes » (N’essaye rien ou va jusqu’au bout), n’imaginait certes pas qu’il effacerait – bien involontairement – de la mémoire culturelle, son protecteur au Mercure de France. Je pense aussi au pèlerin de l’absolu, mon cher Léon Bloy, qui devant cette hénaurmité pataphysicienne eût assurément invoqué Notre-Dame de la Salette, mais qui réellement souhaita que Dieu fît brûler son coeur, au motif qu’il fut réveillé le 2 novembre 1907, à six heures du matin, par un cri horrible. Au même instant, après avoir, dit-on, réclamé un cure-dent, mourait Jarry à l’hôpital de la Charité. » (Micberth, « Merdre ! J’ai appris à lire dans Shakespeare »  in Révolution droitiste, mai-juin 1982)